Manel Senni
Focus
Mise à jour le 05/09/2024
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Elle a porté la flamme olympique pour le relai collectif au titre de capitaine lundi 15 juillet 2024 dans le 18e. Qui est Manel Senni, joueuse de basket fauteuil, dont la progression est fulgurante ? Découvrez son portrait !
Manel Senni, la révélation basket fauteuil
Il y a des passions qui se découvrent sur le tard. Des
talents qui deviennent une évidence mais dont on n’a n’avait pourtant jamais eu
connaissance jusqu’ici. C’est le cas du basket pour Manel. Cette jeune femme de
27 ans atteinte d’une malformation de la colonne vertébrale depuis sa naissance
a commencé le basket fauteuil en 2021, au Paris Basket Fauteuil. C’est
d’ailleurs l’une des premières licenciées du club du 18e
arrondissement, qui se créé la même année. Depuis, elle ne cesse de progresser.
De gravir les échelons. Et rien ne peut l’arrêter.
Elle ne cesse de progresser. De gravir les échelons. Et rien ne peut l’arrêter.
Pourtant, avant ça, « rien », répond tout
simplement Manel, le sourire aux lèvres. Pas de pratique sportive qui aurait pu
la plonger dans l’univers de la compétition. Pas de poster de basketteurs dans
sa chambre d’ado non plus. En Algérie, où elle passe les vingt premières années
de sa vie aux côtés de sa mère, elle a une « scolarité normale ».
Elle n’est pas mise à l’écart du fait de son handicap, mais n’a pas non mille
possibilités pour s’épanouir. A l’adolescence, un rêve se dessine :
s’installer en France et ouvrir son champ des possibles.
Elle arrive dans l’hexagone en 2017. Elle a 20 ans,
s’inscrit à BTS communication, qui lui plaît et qu’elle obtient deux ans plus
tard. Une fois les études derrière elle, elle se lance dans la vie
professionnelle à son compte. C’est le bon moment pour elle de tester une
nouvelle activité. Elle choisit le sport, et se rapproche de la fédération française
d’handisport.
Elle rejoint l’équipe du Paris Basket Fauteuil. Et là, coup
de cœur. Sur le terrain, c’est une révélation. Son coach, Sofyane, voit son
potentiel et croit en elle. En quelques mois, Manel atteint un excellent
niveau. « J’ai compris grâce aux entraînements et à Sofyane jusqu’où je
pouvais arriver. » Au bout d’un an d’entraînement, elle monte en première
division à Gennevilliers. Petite, rapide, elle joue en arrière. « Je créé
de l’espace pour les plus grands, ou alors pour arriver seule sur la raquette et
shooter. » Elle continue de s’entraîner, dès qu’elle le peut, dans le 18e,
son club de cœur.
Elle qui n’a pas la possibilité de marcher semble comme voler sur le terrain.
Elle qui n’a pas la possibilité de marcher semble comme
voler sur le terrain. Sa détermination, son dépassement de soi, son exigence
envers elle-même pour servir son équipe et la faire gagner sont sans limite. Son
ascension est fulgurante. Si bien que l’année prochaine, Manel rejoindra
l’équipe de Meaux, en première division. Une des meilleures équipes de France
en basket fauteuil, celle qui a le plus de palmarès.
Cet été, à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques
de Paris 2024, elle portera la flamme olympique pour le relai collectif au
titre de capitaine. L’annonce lui a procuré une grande vague de chaleur.
« C’est une récompense très émouvante pour moi. La preuve que l’effort, ça
paie. Et en plus, ça a lieu dans l’arrondissement où ma passion est née ! »
Une belle histoire, qui ne fait que commencer pour
Manel. A cette vitesse, et vu son implication, il se pourrait bien que d’ici
quelques années, la basketteuse rejoigne l’équipe de France féminine de basket
fauteuil… pour un titre aux prochains JOP de Los Angeles en 2028… ?