Emma Sicard
Focus
Mise à jour le 05/09/2024
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Emma Sicard est habitée par le hand. A 33 ans, cette pratique l’anime comme une évidence. Elle est à elle seule ce que le sport à de plus beau et de plus touchant : le respect, le collectif, la remise en question, la pédagogie, le dépassement de soi, le plaisir… En deux mots, la passion. Découvrez son portrait !
Emma Sicard, passion handball
Dans les gradins, ses élèves scandent « Sicard, le
rempart », en référence à son poste de gardienne. Sur leur blouse blanche
de SVT, sorties de leur contexte pour l’occasion, les mêmes encouragements sont
inscrites au feutre, en capitales. Dès qu’un but est arrêté par leur
professeur, les lycéens dégainent leurs banderoles… Leur façon à eux de
soutenir leur professeur, dont ils connaissent l’attachement au handball.
C’est sans aucun doute l’anecdote la plus représentative de
l’importance de ce sport dans la vie d’Emma Sicard. Professeur de SVT au lycée,
elle est aussi, peut-être même avant tout, joueuse de hand, aujourd’hui à un
niveau amateur, après avoir joué plusieurs années en semi-professionnel.
Ce sport est arrivé dans sa vie lorsqu’elle était enfant. La
rencontre aurait pu ne jamais se produire : pratiquer une activité
sportive ne fait pas partie de l’ADN de sa famille. Et dans le village de
Charentes Maritimes où elle grandit, peu de clubs existent. Par chance, il y a une
équipe de hand. Elle découvre la pratique en suivant une amie. Plus tard, elle
aura beau tester d’autres sports, c’est au hand qu’elle revient sans cesse.
Une bonne partie de sa vie, de ses choix, de ses
trajectoires, sont conditionnés par ce sport. « Le hand est très important
dans ma vie, dans ma construction personnelle », explique-t-elle. Au
lycée, elle fait partie du pôle espoir à Angoulême. Elle joue ensuite à
Saint-Hilaire-de-Villefranche, puis à Cognac. Au cours de ses études à
Bordeaux, elle intègre le club de la ville avec lequel son équipe devient
championne de France au niveau régional. Elle déménage à Strasbourg et monte
jusqu’en Nationale 1.
Une bonne partie de sa vie, de ses choix, de ses trajectoires, sont conditionnés par le hand
Elle arrive finalement à Paris pour préparer et passer les
concours de son futur métier. Une période de deux ans durant laquelle elle fait
une pause de sport. « Je n’arrivais pas à pratiquer le hand en mode
loisirs. J’ai toujours eu une approche compétitive du sport et je ne me voyais
pas m’entraîner sans échéance, sans objectif, juste comme ça ».
Une fois son concours obtenu, elle reprend la pratique, dans
un club du Kremlin Bicêtre, puis au PUC (Paris Université Club). Et puis, avec
une dizaine de coéquipières, toutes devenues amies, elles se lancent dans un
challenge d’un nouveau genre : la création d’un club féminin de handball,
le Paris XO handball (pour Paris Extra Old). Créé dans le 18e
arrondissement, en 2022, c’est un club à leur image, qui concilie vie
personnelle, vie professionnelle et vie sportive. « Au départ, on voulait
créer notre propre équipe pour faire du sport, se dépasser, continuer la compétition.
Mais on avait conscience que nos vies étaient bien chargées, qu’on n’était plus
toutes jeunes. C’était un club sur mesure. »
Finalement, de ce club construit pour faire du hand en
compétition entre « vieilles » copines, une équipe féminine de filles
(13-15 ans) est formée tant la demande des collégiennes est forte. Cette année
2023-2024, il y avait 28 licenciées. Surement beaucoup plus à la rentrée 2024.
En plus de mon poste de gardienne en compétition, je suis aussi dans la transmission, dans la gestion d’une équipe.
Emma, qui vivait jusqu’ici le hand exclusivement sur le
terrain, dans un dépassement de soi physique permanent, a adopté récemment une casquette
supplémentaire qu’elle n’avait jusqu’ici jamais envisagée : celle de
coach. Elle découvre alors une autre facette de ce sport qu’elle adore. « Maintenant,
en plus de mon poste de gardienne en compétition, je suis aussi dans la
transmission, dans la gestion d’une équipe. » Et même d’un club, puisqu’elle est
devenue co-présidente du Paris XO handball, où les équipes sont exclusivement
féminines et le bureau 100 % féminin.
Depuis toutes ses années, Emma est habitée par le hand. A 33
ans, cette pratique l’anime comme une évidence. Elle est à elle seule ce que le
sport à de plus beau et de plus touchant : le respect, le collectif,
la remise en question, la pédagogie, le dépassement de soi, le plaisir… En deux
mots, la passion.