CHU Valadon : une solidarité unanime et sans faille du 18e
Reportage
Mise à jour le 02/05/2024
Le centre d’hébergement d’urgence Suzanne Valadon a ouvert ses portes le 21 décembre 2023. Grâce à une mobilisation sans faille et une solidarité à toute épreuve, le 18e a transformé l’ancien lycée professionnel inoccupé en hébergement pour près de 35 familles qui dormaient à la rue et dont les enfants étaient scolarisés dans le 18e. Cela en moins d’un mois. Retour sur les événements.
Fin 2023. L’hiver, les vacances et les fêtes de fin d’année
approchent. 38 familles sont à la rue dans le 18e. Huit sont
hébergées de manière informelle dans certaines écoles de l’arrondissement. Les conditions
sont très précaires, instables, inadaptées. Une situation inacceptable qui ne
peut plus attendre. La mairie du 18e, fort du soutien des acteurs associatifs
et de citoyens bénévoles, se remonte les manches et passe à l’action.
L’ancien lycée professionnelle Suzanne Valadon, situé rue
Ferdinand Flocon, est très vite ciblé comme le lieu à mobiliser pour accueillir
les familles. Fermé par la région Ile-de-France depuis le 30 juin 2023, le bâtiment
n’accueille plus d’élèves. Sa surface et sa disposition conviennent :
quatre étages et 2 000 m² de surface utile répartie en 21 classes de 30 à 60
m². Chaque étage possède un accès à des sanitaires et à l'eau.
« Face à l’absence de réponse de l’État nous avons pris la décision,
avec Anne Hidalgo, d’ouvrir le lycée Suzanne Valadon pour les familles qui
dorment à la rue, expose Eric Lejoindre, maire du 18e. Une
décision nécessaire ! Aujourd’hui, ce sont plus d’une centaine de
personnes qui peuvent y trouver une prise en charge digne et durable et un
espace sûr pour préparer la suite de leur vie. Aucun enfant ne doit dormir à la rue. »
Le soir du 20 novembre, devant la mairie du 18e,
un rassemblement a lieu. Des membres du collectif 1 école 1 toit Paris 18,
Eric Lejoindre, le maire du 18e et des élus s’y retrouvent pour
faire bouger les lignes et accélérer la prise de décision. Dans la foulée, Eric
Lejoindre et le premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire, adresse
un courrier au préfet de région Marc Guillaume. Ils informent, alertent, et
proposent des solutions. Ils estiment notamment qu’un « aménagement pour
des douches pourrait ainsi se faire très rapidement » à Valadon. Il n’y a
plus qu’à.
Ce sont plus d’une centaine de personnes qui peuvent y trouver une prise en charge digne et durable et un espace sûr pour préparer la suite de leur vie.
Maire du 18e
« Ce rassemblement a été relayé par une pétition qui a
permis, avec l’aide de la mairie en centrale et d’un appui de la mairie du 18e,
de réquisitionner l’ancien lycée professionnel », témoigne Carole Bui Brandt,
parent déléguée et membre du collectif 1 école 1 toit Paris 18. Sans plus attendre, Emmaüs solidarité est mandaté pour faire
les travaux. Certaines salles de classe sont transformées en douches, d’autres
en hébergement. De fin novembre à la veille des vacances scolaires, il aura
fallu trois semaines pour adapter le lieu et le rendre opérationnel. Une promesse
tenue de la part du maire du 18e avec le soutien de la maire de
Paris. Une prouesse en termes de travaux.
C’est ainsi que, le 21 décembre dernier, le centre
d’hébergement d’urgence Valadon ouvre ses portes. « Avec l’appui de la
mairie du 18e, une grande partie des familles du 18e à la
rue, notamment celles qui dormaient dans les écoles de l’arrondissement, ont pu
être accueillies au CHU Valadon. C’est vraiment important que les familles
restent à proximité du lieu de scolarité des enfants pour garder le réseau
d’adultes référents, surtout dans un moment pareil. Souvent, ce n’est pas le
cas : quand il y a hébergement d’urgence, les personnes sont envoyés à 1h
ou 2h des écoles… », décrit Carole Bui Brandt.
A Valadon, les personnes accueillies peuvent désormais
compter sur un toit sûr, un lieu agréable, confortable, avec une cour
extérieure, un espace d’accueil à l’entrée, un réfectoire qui assure trois
services par jour (matin, midi, soir) dont les repas sont fournis par Label
gamelle, une grande salle d’activité dotée d’une bibliothèque, d’un coin calme,
d’un espace jeux…
Aujourd’hui, l’établissement se fond dans le décor de la rue
Ferdinand Flocon, « comme un hébergement lambda », explique Lotfi
Ouanezar, directeur général d’Emmaus Solidarité. Il poursuit : « Le
plus important, c’est de préserver les familles, les enfants surtout. Le fait
de vivre dans un centre d’hébergement d’urgence est suffisamment stigmatisant.
Ils n’ont pas besoin d’être pointés du doigt ».
Au quotidien, 24h/24, une équipe éducative de 15 personnes employées
par Emmaüs solidarité se tient au service des 120 personnes qui sont
accueillies à Valadon (34 familles, 55 enfants). Depuis l’ouverture en décembre
dernier, 30 personnes ont quitté le CHU avec une sortie positive, c’est-à-dire en
ayant une solution de logement plus pérenne (en centres d'hébergement et de
réinsertion sociale (CHRS), ou avec un solibail par exemple). « Il ne faut pas oublier que le CHU Valadon est un sas. Les ménages restent 17 mois en moyenne dans les centres hébergements d’urgence d’Emmaüs Solidarité, mais ce n’est pas le cas dans les sas », rappelle le directeur général d’Emmaüs Solidarité.
Les nouvelles familles qui arrivent sont aiguillées
par la mission d’urgence sociale (MUS) de Paris, elle-même en lien avec le SIAO
et la Drihl. Le Samu social a également joué un rôle prépondérant au moment de
l’ouverture du CHU Valadon. « C’est un projet fort, avec une très belle
synergie entre la Ville de Paris, la Mairie du 18e, les associations,
le collectif 1 école 1 toit Paris 18 et Emmaüs Solidarité », détaille
Lotfi Ouanezar. Un projet qui a fédéré tous les acteurs autour d’une seule
motivation : la solidarité. Preuve qu’elle est toujours la force de notre
nation et qu’elle nous pousse, à elle seule, à agir pour protéger le plus
basique des droits : la dignité humaine.
C'est un projet fort, avec une très belle synergie entre la Ville de Paris, la Mairie du 18e, les associations, le collectif 1 école 1 toit Paris 18 et Emmaüs Solidarité
Directeur général d'emmaus solidarité
Emmaüs Solidarité
C’est 85 bâtiments en France, 964 salariés, 7000 personnes accueillies par jour.
Dans le 18e, Emmaüs Solidarité gère :
- Le CHU Roi d’Alger
- Le CHU Valadon
- La halte de nuit pour femmes dans la mairie du 18e
- L’espace beauté et bien-être Dimey, 17 Rue Bernard Dimey
- La Maraude Paris Nord
Dans le 18e, Emmaüs Solidarité gère :
- Le CHU Roi d’Alger
- Le CHU Valadon
- La halte de nuit pour femmes dans la mairie du 18e
- L’espace beauté et bien-être Dimey, 17 Rue Bernard Dimey
- La Maraude Paris Nord
22 mai, un forum à ne pas manquer
Un forum à destination des familles résidant en hôtels et en centre d'hébergement est organisé mercredi 22 mai de 10h à 16h30 à la mairie du 18e.
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