Reportage

Portrait - Claire Viscart

Mise à jour le 02/03/2021
Rencontre avec Claire Viscart, gérante de la Halte de nuit pour femmes d'Emmaüs Solidarité à la Mairie du 18e
C’est avant qu’elle n’attrape son train direction Rouen que nous rencontrons Claire, coordinatrice de la halte de nuit pour femmes de la Mairie du 18e gérée par l’association Emmaüs Solidarité. Entre Paris et la Normandie, où elle a grandi et vit aujourd’hui, la mère de famille partage sa vie au service d’un projet professionnel engagé.
Le domaine du social s’impose vite à Claire, qui nous explique « Nous avons toutes et tous quelques valeurs profondes que nous conservons tout au long de notre vie. Pour moi, c’est la solidarité, le partage et la dignité humaine ». Son parcours professionnel s’accorde alors à ses engagements.

Nous avons toutes et tous quelques valeurs profondes que nous conservons tout au long de notre vie. Pour moi, c’est la solidarité, le partage et la dignité humaine

Claire Viscart
Tout d’abord éducatrice spécialisée dans l’aide sociale à l’enfance, puis dans l’accompagnement aux soins des jeunes consommateurs de drogues, elle effectue des formations lui permettant de devenir cadre social et médicosocial. Cheffe de service au sein de l’hôpital de Villejuif, puis en CHU en Normandie, elle dirige également un centre social et ainsi qu’au sein d’un CHRS. Tout au long de sa carrière, Claire passe beaucoup de temps auprès des femmes victimes de violences. Pour Claire, c’est un honneur de rejoindre Emmaüs Solidarité en mars 2020 : « C’est un acteur incontournable à Paris, dans l’accueil, l’hébergement et l’insertion des public en grande précarité ».
Alors qu’elle exerce la gestion d’un centre d’hébergement d’urgence dans le 12e arrondissement, Emmaüs Solidarité ouvre, en partenariat avec l’association ADSF - Agir pour la Santé des Femmes et la Mairie du 18e, une halte de nuit pour femme dans les locaux de cette dernière. C’est à Claire que la direction de l’association Emmaüs propose de gérer la structure. Conduite du projet social de la halte, gestion des relations avec les partenaires, soutien technique et psychologique, suivi des dépenses… Des missions nombreuses, en plus de son poste de cheffe de service au sein d’un CHU.
« Aucune femme ne doit se trouver seule à la rue de nuit, et encore moins en période de froid. ». C’est ainsi que Claire nous explique le principe sur lequel repose la halte de nuit. Ouverte dès 20h, elle permet aux femmes de se mettre à l’abri une ou plusieurs nuits. Elles sont adressées par les maraudes, par l’association ADSF ou par le 115, mais peuvent aussi s’y rendre spontanément. Sur place, les 17 femmes qui peuvent être accueillies y trouvent de quoi se reposer, se laver et prendre une collation.
Parcours migratoires complexes, situation de violences ou en ruptures familiales : les profils des femmes accueillies sont variés et les équipes mettent tout en œuvre pour les accompagner du mieux que possible. L’idée n’est pas pour ces femmes de rester trop longtemps à la halte. Claire nous explique : « Elles peuvent être reçues pour un entretien leur permettant une orientation le lendemain matin vers un accueil de jour, comme celui d’ADSF à Barbès ou celui d’Emmaüs Solidarité à Bichat. ». La halte de nuit, c’est une structure sécurisante à court terme, qui met tous les moyens en œuvre pour accompagner les femmes vers des solutions durables.
« On n’a pas idée du nombre de femmes à la rue toutes les nuits. Pourtant, elles ont des besoins physiques et psychologiques immenses ». Face à cette forte demande, Claire n’a qu’un souhait pour la suite, que la halte puisse renforcer ses moyens et continuer à exercer un rôle sécurisant. « Si la vie les pousse à la rue, il nous revient de leur ouvrir ce petit toit. », nous dit-elle.
Claire se félicite du bon fonctionnement de la halte depuis son ouverture et nous fait part de sa gratitude à l’égard des services de la municipalité, réactifs et à l’écoute. Pour une parfaite coordination entre Emmaüs Solidarité et ADSF et un travail engagé pour la dignité et la sécurité des femmes, c’est nous qui remercions Claire Viscart.

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