Le basket prend des couleurs dans le 18e !
Reportage
Mise à jour le 24/10/2025
Sommaire
Sous les arbres du square Marcel Sembat, le terrain de basket se transforme en œuvre d’art à ciel ouvert. Une fresque au sol où se mêlent formes abstraites, énergie du basket et palette de couleurs vives. Rencontre avec Elsa Martino, artiste passionnée et ancienne basketteuse qui a réalisé cette oeuvre.
Entre art et sport, Elsa Martino transforme ce lieu du quotidien en une parenthèse colorée, une création qui fait dialoguer l’art, le sport et la vie de quartier. Derrière cette fresque, il y a une histoire personnelle et artistique : celle d’Elsa Martino, dont le parcours et l’attachement au 18e ont inspiré et dessiné ce projet.
Le 18e, là où tout a commencé
Pour Elsa Martino, tout commence ici, dans le 18e arrondissement. C’est sur le mur de l’hôpital Bichat qu’elle a réalisé sa première fresque, en pleine période Covid, elle nous raconte : « J’avais besoin de travailler sur de vraies matières. Comme on était enfermé, j’avais envie de peindre à l’extérieur, de m’exprimer en dehors de mes quatre murs. Cette fresque était une façon de donner un peu de couleurs dans la vie de celles et ceux qui entraient ou sortaient de l’hôpital. C’était aussi un hommage au personnel soignant, présent en première ligne pendant cette période difficile. »
Depuis, l’artiste a multiplié les projets dans Paris : une fresque sur le terrain de basket du square Duchêne dans le 14e avec Hypermur, mais aussi des réalisations à Saint-Ouen, Saint-Martin (Antilles Françaises), puis à l’échelle du monde à Singapour et en Inde dans les villes d’Ahmedabad, Chandigarh et Pune.
Alors, lorsque la Ville de Paris lance en 2024 un appel à projets pour la réalisation d’une fresque sur le terrain de basket du square Marcel Sembat, l’artiste n’hésite pas une seconde : « Pour moi, c’était très important de créer une fresque dans mon quartier, celui dans lequel je vis, je connais son énergie. Je traverse ce square chaque jour pour aller à mon atelier. C’est vraiment la maison. »
Une œuvre entre deux passions : le basket et la couleur
Elsa a joué au basket pendant son enfance et son adolescence, elle se rappelle de l’odeur du parquet bien ciré, les couleurs des maillots, des gradins, les lignes du terrain, le bruit des dribbles sur le sol…Ses souvenirs lui inspirent alors sa création.
Sur ce terrain, elle a cherché à traduire cette énergie : celle du sport, du jeu, du mouvement et du déplacement. Son œuvre joue bien sur les lignes et les courbes pour rappeler la fluidité du sport. La palette mêle des couleurs vives qui donnent de la vitalité et des teintes pastel plus douces et apaisantes : « Sur ce lieu j’avais envie de transmettre une explosion de couleurs, c’est une belle parenthèse colorée dans le quotidien des riverains. ».
Le défi d'une fresque à l'échelle du jeu
Avant de manier le pinceau, Elsa Martino imagine sa composition sur un format A4 : elle réalise de nombreuses expérimentations plastiques sous forme de collage papier, une fois le collage fini, elle retravaille minutieusement ensuite sa création sur son ordinateur avec son logiciel pour ajuster parfaitement ses formes et trouver les couleurs adéquates.
Cette maquette deviendra alors une œuvre à grande échelle. Ensuite place à la mise au carreau : elle trace un quadrillage sur le sol, qui lui permet de reporter les formes avec précision.
Rigueur et passion sont de mise ! Du tracé au pinceau fin au remplissage progressif des formes selon les temps de séchage, et surtout respect absolu des lignes du jeu officielles, comme nous le précise l’artiste : « L’œuvre doit bien accompagner le terrain, sans l’effacer. » Le but : harmoniser formes et couleurs avec les marquages existants, pour que le sport et l’art se mêlent parfaitement. Il faut gérer les formes, les couleurs, les temps de séchage… C’est un vrai puzzle grandeur nature. »
Le choix des matériaux a aussi son importance, elle utilise une peinture durable, non-nocive et adaptée aux terrains sportifs, capable de résister aux passages répétés et aussi aux aléas de la météo… qui justement s’en ai mêlé pendant le projet : pluie, séchage rallongé, couleurs qui coulent…Mais malgré ces imprévus, Elsa et son assistante ont bouclé le projet dans les temps, en cinq jours !
C’est un défi réussi ! Les habitants se sont rapidement approprié ce nouvel espace. Enfants, adolescents, adultes : tout le monde y trouve sa place. Le terrain est devenu un lieu de rencontres où l’on vient jouer, courir, danser ou simplement profiter du cadre. Tout le monde peut s’exprimer comme il le souhaite. « Ce n’est pas juste un terrain pour jouer au basket », sourit Elsa. « Je me suis rendu compte que c’était un espace important pour le quartier. Les habitants sont reconnaissants, et cela m’a beaucoup touchée. »;
Désormais le terrain s’est transformé un lieu de vie, où le jeu et la couleur se répondent. Les habitant.e.s peuvent y dribbler, courir ou simplement rêver, portés par l’énergie du terrain.
Et pour Elsa Martino, le match continu : fresques murales, œuvres textiles, installations immersives… L’artiste poursuit sa route toujours guidée par la même envie : faire rayonner les villes grâce à la couleur et le mouvement.
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