Xica Bon De Sousa Pernes
Entretien
Mise à jour le 26/01/2018
Attention, cet article n'a pas été mis à jour depuis le 26/01/2018, il est possible que son contenu soit obsolète.
Découvrez le portrait de Xica Bon De Sousa Pernes, artiste peintre.
Votre dernière série de peinture s'intitule "migrations" …
Le phénomène des migrations me préoccupe, une humanité coincée derrière des frontières, ça me dépasse. Je veux faire passer un message sur la force des hommes, qui continuent malgré ce qu’ils ont traversé. Ce n’est pas un reportage, ma peinture est basée sur mes émotions, des histoires qu’on m’a racontées. Je représente la force, le chaos, le désarroi. Je travaille sur la frontière en figuratif abstrait. Je ne suis pas une abstraite cérébrale, c’est plutôt l’émotion. On est là en tant qu’artistes pour dire les choses autrement.
Vous même êtes issue de l'immigration, née à Genève de parents portugais et américains ?
J’ai vécu très tôt en région parisienne. Même à l’école, j’ai toujours été un peu en décalage. Cet écart, je le ressens tout le temps. Je me sens bien ici, mais je ne suis pas française, donc cela reste un écueil pour certaines choses. Le passé de chaque famille, c’est important, c’est une richesse. Cela permet peut-être d’être plus sensible à certaines choses. Enfant, ça peut être gênant, on ne passe pas inaperçu !
Et vous habitez le 18e depuis 7 ans ?
Oui, on a choisi cet appartement car je pouvais y travailler. Parfois je me lève la nuit, je viens regarder mes peintures [rires]… C’était un appartement de peintre à la base, il y a des musiciens qui vivent en-dessous.
Vous connaissiez le quartier ?
Oui, de façon externe, des amis artistes étaient ici. Ce qui m’a frappée au départ c’est que Paris est une ville dure. Mais ici, très vite, dans la rue, je parlais aux gens. C’est sympa ! Je me suis lancée dans un projet de végétalisation de la rue Capron. Il y a eu des problèmes aussi, mais s’attaquer à ces problèmes a été une opportunité pour nous riverains de faire quelque chose ensemble. On n’est pas juste en train de dénoncer, on fait. La vie est bien quand on s’implique, au lieu de râler. Il faut inventer !