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Entretien

Raphaël Didjaman

Mise à jour le 29/01/2018
Découvrez le portrait de Raphaël Didjaman, musicien luthier.

Je ne connais pas du tout le didjeridoo, ça vient d'où ?

Le didjeridoo c’est un instrument qui a plus de 20 000 ans, ce sont les aborigènes, le peuple premier d’Australie, qui en jouent pour des cérémonies comme les mariages, les naissances, des hommages à la nature aussi. C’est en relation avec la terre-mère, pour remercier et rendre hommage. Ils ont une religion animiste : ils croient dans des divinités animales, c’est pas comme nous qui croyons en un dieu. Pour eux, ce n’est pas un instrument de musique à l’origine, maintenant eux aussi ils ont des groupes de musique et ils font de la musique avec. Au départ, c’est surtout un instrument de rituel, quand ils en jouent c’est pour rentrer dans une autre dimension. Il y a tout un côté ésotérique aussi. On ne connait pas d’instrument plus vieux que le didjeridoo.

Depuis combien de temps fabriquez-vous des didjeridoos ?

Moi, ça fait plus de vingt ans que je vais en Australie pour couper de l’eucalyptus avec des amis aborigènes. On les coupe ensemble, je les laisse sécher sur place entre 5 et 15 ans. Puis je retourne les chercher chaque année, je récupère le stock que j’ai laissé il y a 5 ans. C’est comme les violons et les guitares, c’est un vrai métier de luthier. C’est pour ça que je défends toujours le nom de luthier, c’est un vrai métier, il y a un vrai traitement du bois, il faut de la patience.

Comment avez-vous développé des relations aussi fortes avec les Aborigènes ?

En y allant, au culot. A l’époque, ça n’était pas connu. Au début, je me suis fait rembarré. Je suis d’abord passé par un Australien blanc pour avoir des bois, la première année en 1996. Je lui en avais acheté 70. C’était une aventure de fou. J’étais à Byron Bay et je devais ramener mes bois à Sydney. Il m’a dit : “écoute, moi j’y vais en pick-up, mais il faudra que tu te mettes à l’arrière avec tes bouts de bois”. J’ai fini par voyager 14 heures à l’arrière de son pick-up avec mes bouts de bois sous une bâche. C’est vraiment ça qui a changé ma vie. Après, je les travaille de retour à Paris dans mon atelier. J’habite dans le quartier Belliard mais mon atelier n’est pas dans le 18e.

Les instruments de Raphaël sont exposés au magasin FEELING MUSIQUE, 61 rue de Rome (Paris 8e)

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