Pierre Coulon

Découvrez le portrait de Pierre Coulon, fromager de la Laiterie de Paris.

Moi j’étais producteur en Loire-Atlantique. J’avais des chèvres et des brebis. Et avant ça, j’avais travaillé aux Etats-Unis et au Canada en tant que conseiller en élevage et fromage. Puis, j’ai tout plaqué pour faire un tour du monde du fromage pendant quatre ans. Ensuite, il y a eu cette laiterie. On a pu se lancer grâce à une grosse campagne de crowdfunding sur Kisskissbankbank.

J’étais en psycho et un master de criminologie, c’était assez pesant. J’ai commencé le travail agricole et je me suis pris de passion au début pour la chèvre et après plus généralement pour le monde du fromage.

J’étais à la recherche des meilleurs producteurs pour aller apprendre à leur côté. En plus, ça s’inscrivait dans le cadre de ma préparation pour le Meilleur Ouvrier de France. Ensuite, c’était aussi pour renforcer mon côté militant et aller à la rencontre de tous ces producteurs qui sont souvent en galère, à cause des rémunérations du lait. Et puis faire mûrir ce projet à Paris autour de ça en disant que si un jour on monte une fromagerie, on serait ceux qui paieraient le mieux le lait en France. Et c’est ce qu’on a fait. On paie deux fois plus cher que les industriels voire trois fois plus cher sur certains produits.

Oui, c’est vraiment agréable. On a beaucoup de clients qu’on a surtout du quartier. C’est ici que j’ai posé mes bases quand je suis arrivé à Paris, dans la Goutte d’Or. Déjà, les loyers n’étaient pas chers et il y avait une volonté municipale de nous voir nous installer ici. On a eu un encadrement par la mairie du 18e, qui nous a aidés avec la recherche de locaux. Il y a quand même eu un accompagnement au niveau de l’artisanat qui était top. Ici, les gens sont adorables. C’est mixte, on sert finalement un peu tout le monde.