Le projet, pensé par les architectes Chartier-Dalix, allie la restructuration du socle existant et la surélévation neuve en bois massif pour créer des bureaux attractifs, une résidence étudiante en proue de bâtiment au sud ainsi que des locaux pour les agents de la Ville de Paris.

Faire le choix de la réhabilitation lorsque c’est envisageable, c’est prendre conscience de la raréfaction des ressources et de l’impact carbone que peut représenter une construction neuve.

Les travaux de restructuration d’un bâtiment émettent, le jour de leur achèvement, moins de gaz à effet de serre que les travaux de construction d’un bâtiment neuf identique. Réhabiliter permet aussi de tirer parti de l’existant pour créer de nouvelles valeurs d’usages, comme ici avec une végétalisation sur les toits qui rafraîchira son voisinage. Les technologies constructives sobres, comme le bois massif ici, sont l’un des autres piliers pour limiter l’empreinte carbone des réalisations.

Construit sur sept niveaux, le bâtiment totalise 31 400 m² de surface de plancher dont 24 600 m² de bureaux.

Il recompose un ensemble cohérent avec des éléments bâtis séparés par cinq patios plantés et un jardin en toiture. Ces lieux de vie et d’échanges profiteront aux usagers des bureaux, dessinant un paysage habité devant le panorama des toits parisiens et la butte Montmartre.

Au rez-de-dalle, des patios végétalisés à disposition des futurs utilisateurs des bureaux remplacent l’ancien parking de plein air et rythment le bâtiment. Ceux-ci permettent d’apporter de la respiration et une abondante lumière naturelle.

Dans les plateaux de bureaux, modulables en fonction des besoins identifiés par les occupant.e.s, le bois massif structurel est visible partout, notamment au plafond, et les fenêtres toute hauteur assurent une pénétration optimale de la lumière.

L’imperméabilisation des sols et ses incidences sur le cycle de l’eau figurent en bonne place dans la liste des effets négatifs sur l’environnement de l’étalement urbain observé en France et en Europe depuis les années 1970.

La maîtrise voire la réduction de l’imperméabilisation des sols dans les espaces déjà urbanisés au sein des agglomérations devient un objectif crucial pour réduire la vulnérabilité des milieux urbains aux effets des changements climatiques (en particulier l'effet d’îlot de chaleur urbain).

Marcadet Belvédère se distingue par la place redonnée à la nature dans un quartier urbain dense (27 419 hab au km² dans le quartier Amiraux - Simplon - Poissonniers) et la compensation d’une imperméabilisation au sol de l’ancienne dalle de béton.

Les patios ainsi que la grande toiture terrasse sont très largement végétalisés (4 000 m² d’espaces verts au total) pour recréer un poumon vert sur l’ancienne dalle de béton. 4 500 m² de terrasses et balcons et 650 m² de jardins d’hiver complètent l’architecture du bâtiment et permettent à la nature d’intégrer les espaces de travail.

Cette opération immobilière vient compléter une requalification du quartier entamée par la municipalité avec en 2010 la résorption de poche d’habitats insalubres dans les étroites rues du Nord et Emile Chaine, situées juste en face de Marcadet Belvédère, et la création de nombreux équipements et services.

La création à la place d’un parking du jardin Jane Viale, anciennement dit du 122, rue des Poissonniers, témoigne de la même volonté de végétaliser tout en conférant de nouveaux usages communs.