Actualité
Nouvelle saison pour les Mercredis des Révolutions
Mise à jour le 30/05/2023

Sommaire
Revenir en haut
Les Mercredis des Révolutions reviennent pour une 6e édition. Rendez-vous un mercredi par mois de 18h30 à 20h30 à la mairie du 18e.
Pour cette nouvelle saison organisée avec la Société d'histoire du 19e siècle, en partenariat avec l'hebdomadaire Politis, le site de podcast Paroles d'histoire et Médiapart pour cette saison 2022-2023 !
Les séances seront une nouvelle fois disponibles en podcast après chaque séance.
Ukraine et révolution
Mercredi 23 novembre à 18h30
Un siècle
sépare la Révolution russe de 1917 et la révolution du Maïdan de 2014. Un
siècle sépare également la guerre civile qui a suivi la révolution et la guerre
dans laquelle l'Ukraine est engagée depuis huit ans. Quels enseignements
peut-on tirer d'un regard croisé sur l'Ukraine à travers ces périodes
historiques ? Au cours de cette séance, Anna Colin Lebedev, politiste qui a
publié récemment Jamais Frères ? Ukraine et Russie :
une tragédie postsoviétique et
Eric Aunoble, historien co-auteur de Histoire
partagée , mémoires divisées : Ukraine, Russie, Pologne reviendront
sur le lien entre guerre et révolution. Ils proposeront un dialogue entre passé
et présent sur les choix sociétaux et les dynamiques géopolitiques, sur
l'exercice du pouvoir et la place de l'Etat, ou encore sur les pratiques et
enjeux de la langue.
-
avec : Éric Aunoble et Anna Colin Lebedev - Animation : Sylvie Aprile
Décolonisation et révolution
mercredi 7 décembre à 18h30
L’Afrique a-t-elle connue des révolutions ? Les
décolonisations des colonies en Afrique sont-elles des révolutions ?
Quelles sont les forces qui forment des états indépendants après des siècles de
domination et de violence ? Quelles solidarités ont été construites entre
les nouveaux états indépendants ? Le panafricanisme est-il une
utopie ?
Au cours de cette séance,
Françoise Blum qui a publié récemment Les partis communistes occidentaux et
l’Afrique (Paris, Hémisphères , 2022) et Malika Rahal autrice de l’ouvrage Algérie 1962. Une histoire populaire (Paris, La Découverte), Grand Prix des Rendez-vous de
l'histoire en 2022, présenteront pour l’Algérie, et l’Afrique sub-saharienne
des moments révolutionnaires : de la construction des états indépendants
aux mobilisations populaires récentes qui les remettent en question.
-
avec Malika Rahal et Françoise Blum - Animation : Myriam Cottias, directrice de recherche au CNRS (LC2S, CIRESC)
La révolution a-t-elle besoin de leaders ?
mercredi 25 janvier à 18h30
Depuis
quelques années plusieurs révolutions, ou mouvements révolutionnaires
s’autoproclament et sont décrits comme étant « sans leaders » :
ainsi d’Occupy Wall Street (2011), du Mouvement des Indignés, dit
« 15-M » à Madrid (2011), des révolutions tunisienne, égyptienne,
libyenne (2011), du mouvement contre l’augmentation du prix du métro en 2013 au
Brésil, du mouvement de défense du parc Gezi, Taksim, à Istambul (2013),
de Maidan en Ukraine (2014), Nuit Debout en France (2016), puis des Gilets
jaunes (2018), du soulèvement à Hong Kong (2019) ainsi de ce qu’on appelle la
« deuxième vague des révolutions arabes (Liban, Irak, Algérie, Soudan,
2019-2021) pour ne citer que les principaux. S’il est intéressant de regarder
au plus près ces mouvements sans leaders, il l’est aussi de se demander si
c’est nouveau. Les révolutions du passé étaient-elles sans leader ? Et si
non pourquoi ? On peut aussi se demander à quoi sert un ou une leader dans
une révolution ? Qui fait le leader ? quelle est sa légitimité ?
Les leaders sortent-ils des révolutions ou pré-existent-ils (ou t'elles) à la
révolution et s'y révèlent? Quelle organisation selon qu’il y ait, ou pas, de
leaders ? quels dangers posent les leaders? Que deviennent les leaders
après les révolutions? Les leaders sont-ils souhaitables ?
-
avec David Bell - Animation : Mathilde Larrère
La faim justifie-t-elle la révolution ?
Mercredi 8 février à 18h30
De la
Révolution française au Printemps arabe, la faim joue souvent un rôle
catalyseur pour nombre de mouvements révolutionnaires. Cette séance sera
l’occasion d’explorer la place centrale, en temps de crise politique profonde,
des questions liées à l’alimentation - entre spectre de la famine, lutte contre
la vie chère, protection des ressources et dénonciation des spéculateurs.
Si la
faim permet hier comme aujourd’hui de mobiliser les foules, les moments
révolutionnaires offrent-ils en retour l’occasion de repenser les discours et
les pratiques alimentaires ? La faim est-elle instrumentalisée à des fins
politiques ? En quoi révèle-t-elle les tensions, mais aussi les solidarités
communautaires en jeu lors de ces moments révolutionnaires ? Alors que la FAO reconnaît
aujourd’hui l’accès à l’alimentation comme un droit humain fondamental, les
révolutions passées et présentes ont-elles contribué à en faire un véritable
enjeu démocratique ? Quelles menaces pèsent sur ce droit à l'heure actuelle,
dans le contexte de la crise écologique et des bouleversements géopolitiques
qu'elle sous-tend ?
Afin
d’aborder ces questions, nous ferons dialoguer l'historien Paul
Maneuvrier-Hervieu (Université de Milan), spécialiste des crises alimentaires
et des émeutes de la faim, et le géographe Gilles Fumey (Sorbonne Université),
auteur de Géopolitique de l’alimentation (2009).
-
avec Paul Maneuvrier-Hervieu et Gilles Fumey - Animation : Ophélie Siméon
« Race » et insurrection, de la révolution haïtienne (1791-1804) à Black Lives Matter
Mercredi 1er mars à 18h30
Des soulèvements d'esclaves aux luttes
anti-racistes, catégories raciales et mouvements insurrectionnels ont une
longue histoire commune.
Dès les premiers temps de la traite esclavagiste
atlantique au XVIe siècle, des révoltes traduisent l’opposition des individus
mis en esclavage aux Amériques à la déshumanisation dont ils font l’objet. À la
fin du XVIIIe siècle, la révolution haïtienne devient la première et la seule
insurrection dite servile à être victorieuse et à déboucher sur la création
d’un État indépendant dirigé par d’anciens esclaves. Pour autant, le monde des
esclavages et de la traite atlantique avec ses héritages n’épuise pas le thème
des connexions entre question raciale et insurrection. L’histoire de ce lien
est aussi celle des luttes pour l’égalité civile des personnes racisées et
celle des oppressions auxquelles elles sont confrontées, tout au long de la
période contemporaine.
Qu’il s’agisse des réflexions sur les discriminations
raciales des années 1930, ou des mouvements révolutionnaires des années 1960 et
1970, des civil rights aux Black Panthers, les épisodes qui mêlent émancipation
et racialisation racontent l’histoire du monde euro-américain dans toute sa
violence et sa complexité. Deux historien.nes des Amériques, Sarah
Fila-Bakabadio (Université de Cergy) et Alejandro Gómez (Université Paris III
Sorbonne Nouvelle) explorent les ressorts et les étapes de cette relation entre
« race » et insurrection, de la Saint-Domingue coloniale à Black Live Matter.
-
avec Alejandro Gómez et Sarah Fila-Bakabadio - Animation : Romy Sanchez
// Annulé // Y a-t-il des révolutions « brunes » ?
Mercredi 5 avril à 18h30
Littérature et révolution
Mercredi 10 mai à 18h30
Le Rouge et le Noir a pour sous-titre Chronique de 1830. Gavroche
meurt sur les barricades de juin 1832 dans Les Misérables. Dans l’Éducation
sentimentale Frédéric Moreau arpente un Paris en proie à la révolution de 1848.
Le Jacques Vingtras de Jules Vallès est un actif communard et Rimbaud a célébré
le Paris insurgé. Au XXe siècle songeons entre autres à L’Espoir de Malraux,
aux Justes de Camus. Et plus près de nous au récit de la journée du 14 juillet
1789 par Éric Vuillard. Nombre d’œuvres littéraires ont pour toile de fond des
épisodes révolutionnaires. À la fin du XIXe siècle l’invention de la méthode
historique a éloigné l’histoire d’un récit qui, au-delà des faits, n’hésitait
pas à mettre en scène, comme chez Michelet, paroles, attitudes, apparences
supposées de ses acteurs. Ces relations entre histoire et fiction se posent à
nouveau avec beaucoup d’acuité aujourd’hui. L’histoire s’aventure dans
l’exploration des possibles, se veut « contrefactuelle » en interrogeant les
faits à la lumière du « non advenu ». Elle s’empare, certes avec prudence, de
la fiction pour combler les trous de l’archive. La littérature, quant à elle,
continue avec force à s’emparer des événements historiques tant passés que
présents.
Notre débat de ce soir met en présence Hervé Le Corre,
auteur de romans dits noirs et notamment Dans l’Ombre du Brasier sur la Commune
ou Après la guerre dans le Bordeaux des années 50 encore marqué par
l’Occupation alors que se profile la guerre d’Algérie et Thomas Bouchet,
historien, auteur, entre autres, de Utopie et de Colère et d’ennui, une
chronique des événements de 1832 à travers les portraits de quatre femmes «
fictives » néanmoins « profilées » à partir d’un usage rigoureux de l’archive.
-
avec Hervé Le Corre et Thomas Bouchet - Animation : Claudine Ducol
Anarchisme et révolution
Mercredi 7 juin à 18h30
Théorisé au 19e siècle, l’anarchisme donna lieu à différentes
expérimentations, de l’Europe aux États-Unis, en passant par la Russie. Loin de
constituer une pensée politique homogène, il se diffracte en plusieurs courants
: anarchistes individualistes, partisans de la propagande par le fait, socialistes
libertaires, anarcho-syndicalistes… Quels rapports ces différents courants
entretiennent-ils avec l’idée même de révolution ? Comment des précurseurs de
l’anarchisme comme Proudhon ou Bakounine se positionnent-ils vis-à-vis des
révolutions de 1848 ou de 1871 ? En quoi la critique de l’État portée par
l’anarchisme a-t-elle pu entrer en conflit, ou au contraire coexister, avec la
stratégie insurrectionnelle de la prise du pouvoir gouvernemental ? En quoi
l’internationalisme révolutionnaire a pu constituer un terrain favorable à
l’émergence de réseaux transnationaux de militant.es anarchistes ? Quels
rapports entretenaient-ils avec les autres courants politiques révolutionnaires
(socialisme, communisme…) ? Comment les militant.es anarchistes engagé.es au sein
de processus révolutionnaires ont-ils tenté d’orienter la révolution dans une
perspective anti-autoritaire et autogestionnaire ? Quels sont les apports des
femmes révolutionnaires, à l’image de Louise Michel, à la pensée anarchiste en
général et à l’anarcha-féminisme en particulier ?
En abordant ces différents questionnements, cette séance se
propose de donner à entendre celles et ceux qui ont brandi le drapeau noir sur
les barricades. Elle sera l’occasion d’écouter Sidonie Verhaeghe, maitresse de
conférences en science politique, auteure de Vive Louise Michel ! Célébrité et
postérité d’une figure anarchiste (Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant,
2021) et Tancrède Ramonet, documentariste, auteur d’une série de documentaires
sur l’anarchisme (coproduite par Temps noir et Arte).
-
avec Sidonie Verhaeghe et Tancrède Ramonet - Animation : Caroline Fayolle