Octobre rose : un mois de prévention contre le cancer du sein

Les Éducateurs d’Activités Physiques et Sportives (EAPS) de la piscine des Amiraux, en partenariat avec l’association Ateliers Comme la Maison, proposent une journée solidaire.

L' ensemble des 7 € de ticket d’activité habituellement requis pour l’Aquafitness sera reversé à la Ligue contre le cancer via une urne installée sur place.

En février 2021, la comédienne Françoise Lorente apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein triple négatif. La maladie ne lui est pas inconnue : elle est fille de médecin et sa mère a été atteinte à deux reprises d’un cancer du sein. Pourtant, elle affirme qu’elle a traversé « quelque chose » qu’elle ne connaissait pas. « On ne raconte pas comme il faut ce qu’est le cancer. On ne le raconte pas réellement », déclare-t-elle.

Avec son spectacle Nos seins, Françoise Lorente s’attèle alors à dire, à expliquer, à témoigner. La pièce sera représentée mercredi 1^er octobre à 18h30 à la mairie du 18^e à l’occasion d’Octobre Rose.

« Quand j’avais le cancer, je n’en parlais pas, ou très peu. Professionnellement, je continuais à passer des castings, je taisais complètement la maladie. Plusieurs mois après les traitements, j’ai éprouvé le besoin d’écrire. Comme je suis comédienne, très vite ça a donné un monologue et l’idée d’une pièce de théâtre a germé. Je n’avais pas envie de parler uniquement de moi, de ma souffrance, de mon cancer. Alors j’ai interviewé des femmes qui ont eu ou qui ont un cancer du sein. Ces rencontres ont été filmées par un ami réalisateur. J’imaginais intégrer ces captations audiovisuelles dans le spectacle. Mais au moment de réfléchir à la mise en scène, les images étaient trop fortes. Nous n’avons gardé que les voix. Toutes nos histoires font écho les unes aux autres. Toutes les personnes qui ont vécu la chimiothérapie ont en commun que c’est une épreuve. Pour autant, chaque parcours est singulier.

En 2022, un an après la fin de mon traitement, j’ai voyagé à Catane, en Sicile (Italie). Au cours d’une visite dans un musée de la ville, j’ai découvert une peinture qui m’a bouleversée. Sur cette toile, une femme est représentée avec les seins arrachés. Cette femme, c’est Sainte Agathe de Catane, une vierge sicilienne morte vers 251. C’est un déclic. Je l’intègre au spectacle dans une dimension poétique. »

Un cancer, c’est une agression. On n’est pas agressé par une personne mais il y a les mêmes effets similaires : la sidération, la perte de soi, les cauchemars qui hantent les nuits, les angoisses… La manière dont on traite le cancer du sein fait lien avec la manière dont on traite le corps des femmes. Cette pièce m’a guéri. Elle m’a aidée à dépasser mes peurs et mes traumatismes. D’un point de vue médical je ne suis plus malade mais je ne suis encore guérie ; je suis toujours en rémission (on peut être considéré comme « guéri » s'il n'y a plus de traces de la maladie 5 ans après le diagnostic du cancer, ndlr).

Une femme seule s’adresse au public. Elle s’appelle Françoise. Elle raconte son histoire intime et singulière, l’annonce de son cancer du sein, l’opération, les traitements, les transformations physiques, le regard des autres, la peur de disparaitre aux sens propre et figuré.

Elle interprète tous les protagonistes, dialogue avec eux, avec un sourire sensible, parfois fantasque. En “championne” d’aïkido, elle se bat contre un ennemi sans règle, une lutte chorégraphiée allant de l’explosion à l’extrême lenteur.

Les images de son passé remontent, ses premières règles, l’accident de sa sœur… Apparait Sainte Agathe de Catane, Martyre chrétienne, torturée par les seins, dont elle prend l’apparence. Elle ouvre la parole à d’autres femmes. Qu’elle a interviewées et dont les enregistrements sonores sont diffusés. Ces récits croisés mettent en lumière et en poésie cette véritable Odyssée, qui en dit beaucoup sur la place des femmes et de leur corps dans notre société.