La mairie fête ses 130 ans !

Évènement

Mise à jour le 19/09/2022

Sommaire

Inaugurée le 8 juillet 1892, l'actuelle mairie du 18e souffle ses 130 bougies. Lieu de vie municipal, où se votent les décisions importantes de l'arrondissement. L'édifice demeure aussi et surtout être en lieu de mémoire, riche en symboles et en histoire.

Un peu d’histoire

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À la recherche de son emplacement

Tout commença sur les territoires de deux, très anciennes, paroisses des environs de Paris, celle de Montmartre et celle de La Chapelle, devenues communes en 1790. C’est au 1er janvier 1860 qu’elles furent remplacées par l’actuel 18e arrondissement.
Avant 1890, les services municipaux se trouvaient alors, très à l’étroit, dans le bâtiment de l’ancienne mairie de Montmartre. Celle-ci, construite par Paul Eugène Lequeux en 1836, se situait à l’angle de la rue et de la place des Abbesses. C’est dans cette bâtisse, désormais remplacée par le square Jean Rictus, que siégea Georges Clemenceau puis le chansonnier Jean-Baptiste Clément.
Voyant l’arrondissement se densifier en quantité d’habitants et une Mairie devenant trop petite, c’est au début des années 1880 que la Ville de Paris se préoccupa de doter le 18e d’un nouveau logis.

L’arrivée place Jules Joffrin

Il est donc nécessaire d’avoir une belle et vaste salle des Mariages où l’on pourra, au besoin, trouver un confort qui ne gênerait en rien la majesté de la Loi.

Simoneau
1889
En 1885, le préfet Eugène Poubelle, fit acheter un terrain dans le quadrilatère formé par les rues : Duc, Hermel, du Mont-Cenis et Ordener. En face de l’église Notre-Dame-de-Clignancourt. Ce fut l’architecte, Marcellin Emmanuel Vercollier, qui fut chargé, en 1887, de concevoir cette nouvelle bâtisse.
Ce dernier, imaginant un édifice de grande et belle taille et d’une prestance certaine, séduira les édiles et le jury. Le plan présenté consistait à édifier une cour couverte autour de laquelle s’organiseraient les services, de plain-pied au rez-de-chaussée, desservis par des coursives à l’étage.
Ce grand hall donna aussi accès à la bibliothèque, à la salle des Fêtes et aux deux salles des Mariages, initialement prévues. Il n’y en eut finalement qu’une seule. Le conseiller municipal Simoneau déclara qu’elle devait « contribuer au sentiment de luxe qui accompagne la plupart du temps la cérémonie du mariage et qui ne se trouve pas toujours satisfait en raison e la simplicité qui règne dans les mairies ». […] « Il est donc nécessaire d’avoir une belle et vaste salle des Mariages où l’on pourra, au besoin, trouver un confort qui ne gênerait en rien la majesté de la Loi. »
Si les travaux, repris par Vercollier, s’achèveront en 1905, la Mairie est inaugurée le 8 juillet 1892.

Un monument municipal

Situé face à l’église Notre-Dame de Clignancourt, édifice représentatif du style néogothique du XIXe siècle, la façade marque la volonté d’assurer la présence de l’institution municipale au sein du quartier.
L’important portique, offre une entrée à couvert par deux arcs latéraux et les trois arcs de façade. Le tout, en plein cintre et construit dans un appareillage à bossages avec de belles clés de voûte, ornées d’écussons.
Au-dessus du portique, une balustrade pleine délimite le grand balcon de la salle des Mariages, avec aux angles, deux statues féminines accompagnées d’enfants, et, au centre, les Tables de la Loi.
L’important portique, offre une entrée à couvert par deux arcs latéraux et les trois arcs de façade.

Le hall et la cour couverte

Le hall d’entrée, totalement restauré en 1989, est un vaste espace rectangulaire éclairé par les sept baies de l’avant-corps. Il comprend, sur la droite, le monument aux morts de l’arrondissement.
Il y a quatre colonnes, d’ordre composite, délimitant un palier qui commande l’accès vers le hall central. C’est depuis ce dernier que part l’escalier d’honneur menant à la salle des Mariages. Construit en pierre, il y reprend une géométrie très savante.

La salle des Mariages

La salle des Mariages est une vaste et élégante pièce propre « à contribuer au sentiment de luxe qui accompagne la cérémonie du mariage ». Naturellement lieu d’engagement des futur.e.s marié.e.s, c’est également la salle où s’engage l’avenir du 18e puisque c’est dans cette salle que se tient le conseil d’arrondissement.
Sur le mur, y est entreposé, un buste de la République, drapé à l’antique et coiffé à la phrygienne posé sur une console pyramidale en chêne sculpté. De plus, derrière cette Marianne, il y a une fresque représentant le paysage de la Butte Montmartre en premier plan et un panorama de Paris, au loin. Cette œuvre est signée Pernelle. Ce n’est pas la seule œuvre de cette dernière ! Entre les pilastres, du côté du couloir et au fond de la salle, cinq autres tableaux représentent : la place Emile Goudeau, la rue de l’Abreuvoir, la rue Saint-Rustique, la rue des Saules, le Moulin de la Galette avec l’ancien « maquis ».
Du maquis au symbole du pouvoir, le bureau du Maire, voisin à la salle des Mariages, est orné d’une belle cheminée avec une toile de Pierre Vauthier, représentant le boulevard des Italiens au début du 20e siècle.

La salle des fêtes

Dans le salon-antichambre de la salle des Fêtes, deux grands tableaux de Maurice Utrillo, célèbre enfant montmartrois, se font face.
Cette salle, éclairée par six grands lustres, est prolongée par deux salons symétriques. En plus d’être un lieu de services municipaux, cette salle accueille fêtes et évènements culturels. À mi-hauteur, des tribunes d’orchestre sont éclairées par les verrières elliptiques.
Également lieu de mémoire, sur les balcons figurent les Armes de Paris, sculptées en haut relief et accompagnées à la base de guirlandes de fruits et de feuillages.

Le caveau

L’édifice municipal est la seule mairie parisienne à disposer, dans ses vastes sous-sols, d’une cave à vins et d’un caveau de dégustation, servant aussi de lieu de réception.
Il peut y être consommé le « Clos de Montmartre » de la rue Saint-Vincent, pressé sur place. Les récoltes moyennes pèsent entre 1 500 et 2 000 kg.